Dans un communiqué de presse paru le 19 novembre 2020, la Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur (SFTED) ainsi que douze organisations alertent les pouvoirs publics sur la situation actuelle de la gestion de la douleur en France.
Près de 12 millions de Français sont concernés par la douleur, et seulement 30% d’entre eux recevraient un traitement adapté.
Les structures spécialisées comme les Centres d’Évaluation et de Traitement de la Douleur ou les Structures Douleur Chronique sont débordés et ne prennent en soin que 3% de cette population.
La crise sanitaire actuelle vient aggraver cette situation en raison des tensions dans les parcours de soin, et de l’augmentation des situations de précarité et de non-accès aux soins.
Les conséquences humaines et sociétales sont majeures car la douleur est non seulement source de souffrances physique et psychiques, mais également la cause de handicap et d’isolement. L’impact économique, lié à une forte consommation de soins et un absentéisme professionnel, engendrerait un surcoût de 1,2 milliards d’euros par an.
Le dernier plan national de lutte contre la douleur s’est terminé en 2012 et, depuis 2013, aucun plan, aucun programme, aucune action gouvernementale n’ont été mis en œuvre autour de la douleur alors qu’il s’agit d’un des premiers postes budgétaires en Santé publique.
Partant de ce constat, la SFETD rejointe par 13 associations dont Douleur Sans Frontière et la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs appellent les pouvoirs publics à s’engager dès 2021 sur un programme d’actions afin de renforcer leur engagement dans la lutte contre la douleur.
Ils proposent une feuille de route sur 5 axes prioritaires :
1/ Améliorer la reconnaissance de la douleur au niveau sociétal, notamment par l’adoption d’un nouveau plan national de lutte contre la douleur et la création de campagnes d’informations.
2/ Renforcer la formation des personnels de santé, en particulier par la création d’un Diplôme d’Études Spécialisées en Médecine de la Douleur, et le soutien à la formation de « patients experts » en douleur chronique.
3/ Pérenniser les budgets alloués aux Structures Douleur Chronique existantes.
4/ Optimiser les parcours de soins de ces patients en créant des parcours spécifiques ou en luttant contre le mésusage des médicaments.
5/ Améliorer la prise en charge des publics vulnérables : handicap, gériatrie, pédiatrie, psychiatrie, avec une évaluation et une prise en charge systématique.
Nous vous tiendrons au courant des suites données à ces propositions.
Références :
Comments